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Comment surmonter un deuil périnatal ?

Comment surmonter un deuil périnatal ?

14 Avril 2022

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Peut-on se remettre de la mort d’un enfant ? Chaque année en France, plus de 7000 familles sont concernées par le “deuil périnatal” , soit le décès d’un enfant pendant la grossesse ou l’accouchement. Comment faire face à cette douleur et comment continuer de vivre avec ?

Briser le tabou autour du deuil périnatal

… petit à petit. Le taux de mortalité périnatale était de 10,2 pour mille en 2019, d'après une étude publiée en juillet 2021 par l’Insee. Une statistique qui montre que le problème est plus courant qu'on ne le pense. Sont concernés les parents dont les enfants sont nés sans vie, ont perdu la vie à partir de 22 semaines d’aménorrhée (l'absence de menstruation), ou sont décédés dans les sept jours après l'accouchement.

Mais dans les faits, le deuil périnatal englobe une multitude de réalités : ce deuil peut donc concerner des parents confrontés à des "grossesses non abouties", quels que soient leur terme et la cause du décès (fausse couche, mort fœtale in utero, grossesse extra-utérine, interruption médicale de grossesse IVG, réduction embryonnaire, etc).

Chacun est donc libre de s’identifier, ou non, à cette notion. L’important, c’est de ne pas cloisonner le terme et d’apporter du soutien aux parents, quelle que soit la situation qu’ils aient vécue.
S'il n'existe aucun manuel pour surmonter cette épreuve intime, ou tenter de mieux vivre avec, certains gestes, rituels et habitudes peuvent aider à faire leur deuil.

Comment surmonter le deuil périnatal ?

Au long-terme, pour vivre son deuil, il faut d'abord s'accorder du temps. Pour Marie-José Soubieux, pédopsychiatre, psychanalyste et animatrice chaque semaine d’un groupe de paroles pour mères endeuillées d'un fœtus ou d'un très jeune bébé, prendre son congé de maternité ou paternité est "absolument indispensable". Ensuite, il est préconisé de se livrer, à son rythme. Pour la pédopsychiatre, se réunir avec des personnes au même vécu est salvateur. Consulter un psychiatre en privé et/ou en couple est aussi une bonne solution.

Pour les plus pudiques, il est aussi possible de tenir un journal, d'écrire ses pensées, ou de se confier sur les réseaux sociaux. C'est ce qu'a fait Pauline Lavaud, auteure du roman “Neuf mois, neuf jours” aux éditions Fayard, et aux commandes du compte Instagram du même nom. Dans une interview à Psychologies magazine, elle est revenue sur cette libération de la parole autour du deuil périnatal : "L’idée n’est pas non plus de faire peur à tout le monde. Mais le cacher est encore pire. Les parents ont alors l’impression d’être seuls au monde. Lorsqu’on découvre que finalement, ce n’est pas le cas, on se sent moins seuls."

Reconnaître la douleur des parents : comment faire et quoi dire pour aider les parents endeuillés ?

Certains parents ressentent le besoin de trouver une appellation qui qualifierait mieux leur situation après ce drame. Les termes "parange", "mamange" et "papange", néologismes formés avec les mots parent, maman, papa et ange, peuvent alors être utilisés par les personnes qui viennent de perdre leur bébé. Ces mots sont aussi très utilisés sur les réseaux sociaux, où les personnes concernées par cette tragédie peuvent, grâce à ces mots-clefs, se retrouver et partager leurs façons de surmonter leur perte.

Pour l'entourage, il est important de garder à l'esprit que la place occupée par un bébé pas encore né n’est pas la même pour toutes et tous. Pour certaines personnes, à 4 mois de grossesse, le fœtus est déjà perçu comme un vrai bébé avec qui une relation fantasmée s’est engagée. D’autres n’ont pas encore « investi » cet enfant, elles le considèrent comme « quelque chose » de plus abstrait dont elles ne veulent pas parler et qu’elles éviteront d’ailleurs de nommer. Néanmoins, dans toutes les situations, le surgissement de la mort à l’endroit même de la vie entraîne un effondrement, une douleur indicible.

Voici des exemples de phrases à privilégier :
  • « Je suis là si tu as besoin de quoi que ce soit »
  • « Est-ce que tu veux en parler? »
  • « Est-ce que tu lui as donné un prénom ? »
  • « Comment te sens-tu aujourd’hui? »
  • « Prends tout ton temps »
  • « Ce n'est pas de ta faute » (les parents culpabilisent souvent immensément suite au décès)
Voici des exemples de phrases à éviter : Voici quelques phrases à éviter de dire à un parent qui vient de perdre son enfant :

  • « Vous en ferez d’autres »
  • « Il faut passer à autre chose »
  • « Il faut être fort »
  • « La vie continue, il ne faut pas se morfondre »
  • « Au moins il t'en reste un » (lorsqu'un jumeau décède in utero, ou que les parents ont déjà un enfant plus âgé)
  • « C'est mieux que si tu l'avais connu" ou, sa variante, "mieux vaut maintenant que plus tard »
  • « C'était pas un vrai bébé »
  • « Tout arrive pour une raison »

Les parents pourront donner un nom aux enfants morts-nés

Les choses bougent ! Les enfants mort-nés pourront désormais porter le nom de famille de leurs parents. Un texte paru au Journal officiel du mardi 7 décembre 2021 permet désormais aux parents d’attribuer un nom de famille aux enfants mort-nés. Jusqu’à présent, le droit français ne reconnaissait une personnalité juridique qu’à un individu « né, vivant et viable ». Avec ce nouveau texte, l’acte de l’enfant mentionnera « à la demande des père et mère, le ou les prénoms de l’enfant ainsi qu’un nom qui peut être soit le nom du père, soit le nom de la mère, soit leurs deux noms accolés dans l’ordre choisi par eux dans la limite d’un nom de famille pour chacun d’eux ».

Comme indiqué par Éric Dupond-Moretti, cette nouvelle mesure est rétroactive et concerne également les enfants mort-nés avant la parution au Journal officiel. « Les actes déjà dressés pourront être complétés », a indiqué le ministre, tout en annonçant que la modification du livret de famille fera l’objet d’un nouveau décret. En revanche, la mention du nom de famille n’aura qu’une portée symbolique et n’impliquera aucun effet juridique. Ce qui permettra de ne pas créer de problèmes dans les cas de succession.

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