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les différents rites funéraires dans le monde

Les différents rites funéraires dans le monde

25 Juillet 2022

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Pratiqués depuis près de 350 000 ans, les rites funéraires sont un élément essentiel des sociétés humaines. Pour autant, la relation au corps désormais sans vie varie en fonction des cultures et des croyances. Alors que les rites funéraires les plus classiques sont l’enterrement (inhumation) et l’incinération (crémation), il existe des régions du monde où la mort a une signification bien particulière. Petit tour d’horizon des rites funéraires les plus « étonnants » à travers le globe.

Les rites funéraires se retrouvent dans toutes les cultures à travers les époques et les continents, mais ils varient en fonction des coutumes, des croyances et du rapport à la mort de chaque civilisation. Dans certaines communautés, les rites funéraires ont un caractère très particulier et sont même très éloignés de nos traditions occidentales. Du Ghana à l’Indonésie, en passant par le Tibet ou l’Asie, on ne traite pas la mort et les défunts de la même manière. Festifs, codifiés, extravagants voire carrément surprenants, voici quelques rituels funéraires encore suivis dans le monde.

Aux Philippines avec les cercueils aériens

Aux Philippines dans le nord de Manille, il existe un endroit bien étrange : le village de Sagada. Ici, les habitants ont un rite funéraire assez particulier. Ils suspendent les cercueils aux falaises…

Niché au cœur des montagnes embrumées de la Mountain Province, la cordillère des Philippines, ce village situé au nord de l'île de Luzon est pourtant réputé pour une tradition funeste : ses cercueils suspendus à flanc de falaises.

Cette ancienne coutume qui consiste à suspendre des cercueils en bois le long des rochers se pratique ici depuis plus de 20 siècles. Ce sont les peuples indigènes qui sont à l'origine de ce rituel, plutôt que d'enterrer ou incinérer les corps, ceux-ci les suspendaient dans le vide en les accrochant aux montagnes qui entourent Sagada.

Cette tradition étrange et pratiquée seulement par quelques minorités aux Philippines, mais aussi dans certaines régions de Chine et d'Indonésie, a plusieurs significations. Selon les anthropologues, elle permettrait aux défunts d'être au plus près du ciel, de rejoindre plus rapidement le paradis. Pour d'autres, c'est un signe de respect des plus jeunes envers les anciens, les morts garderaient ainsi un œil bienveillant sur leurs proches. Enfin, dans cette région montagneuse, le fait d'accrocher les défunts aux montagnes éviterait aussi que les animaux sauvages ne déterrent les corps...

Au Tibet une inhumation « céleste » très particulière…

À la mort d’une personne, les bouddhistes croient que l’âme continue d’exister, au contraire du corps, qui devient une sorte d’enveloppe vide qui doit retourner à la nature. Au Tibet, un rituel funéraire surprenant perdure : le corps du défunt est offert aux vautours.

Pendant les trois jours qui suivent le décès, on ne doit pas toucher à la dépouille du défunt. Puis, au troisième ou quatrième jour, le corps est dénudé et ses membres liés, de façon à ce qu’il soit en position assise, puis il est enveloppé dans un tissu de laine blanche.

Un membre de la communauté vient chercher la dépouille et la conduit sur une « aire de découpage ». Il est difficile de connaître tous les détails de cette cérémonie car les touristes et curieux ne sont pas les bienvenus. Là, sur un autel, un moine chante autour du corps, brûle de l’encens, décrit un article du magazine Géo, daté de 1983 : « Les dépeceurs sont réunis autour d’un feu de branches de pin et de cyprès qui attire, disent-ils, les oiseaux sacrés. »

Les rapaces ne s’y trompent pas, ils volent en cercle autour de la pierre de découpage. Une fois les prières achevées, la tête est conservée, le reste du corps est découpé en morceaux. Mélangés à de la farine d’orge, du thé et du lait de yak, ils sont laissés aux vautours.

La pratique peut paraître extrême et peut choquer les Occidentaux, mais elle prend tout son sens dans une perspective bouddhiste. Aujourd’hui, selon l’Institut de recherches sur les nationalités, rattaché à l’Académie des Sciences sociales de la région autonome du Tibet, 80 % des Tibétains choisissent encore cette « inhumation céleste ».

Le Ghana et ses cercueils fantaisistes

Au Ghana les cercueils sont fabriqués de manière fantaisiste ! Les morts sont enterrés dans des cercueils personnalisés. Par exemple à l’image d’un animal, d’un moyen de transport, d’un objet etc. Un pêcheur sera enterré dans un bois sculpté en forme de poisson, de pirogue ou encore de bateau. Celui qui exerce dans l’aviation peut être mis dans un minuscule avion. Quant au chasseur, son cercueil sera à l’image d’un animal. Aussi avant de mourir, l’individu peut faire son choix afin d’être enterré dans le modèle de son choix.

L'intervention des pleureuses en Chine

Ce n’est pas exactement un rituel funéraire à proprement parler. Toutefois, recourir à des pleureuses professionnelles en Chine durant les obsèques est monnaie courante. Ce métier insolite consiste à manifester une profonde tristesse au moment de la mise en bière et pendant toute la cérémonie funèbre. Ce jeu d’acteurs permet à la famille endeuillée de faire comprendre à tous combien leur être cher était apprécié de son vivant.

En indonésie avec les momies

Dans la province du Sud-Sulawesi, les habitants du Pays Toraja perpétuent d’anciennes traditions animistes (alors qu’ils sont majoritairement chrétiens aujourd’hui). Les défunts sont momifiés et passent plusieurs mois, voire plusieurs années chez eux, le temps pour la famille de rassembler l’argent nécessaire aux funérailles qui coûtent parfois plus cher qu’un mariage.

Les proches font comme si le défunt était encore parmi eux, se comportant avec lui un peu à la manière dont on le ferait avec une personne dans le coma. Ils lui parlent, lui donnent à manger, lui glissent une cigarette entre les dents… comme si, tous ensemble, ils trompaient la mort.

Quand vient enfin la cérémonie funéraire, qui peut durer plusieurs jours avec de très nombreux invités et des sacrifices de buffles et de porcs, le cercueil est transporté jusqu’à une niche creusée dans la roche d’une très haute paroi.

En Louisiane avec le Jazz Funeral : des processions en musique

Les « Jazz funeral » Band désignent des orchestres et fanfares qui accompagnent le défunt lors des processions funéraires à La Nouvelle-Orléans en Louisiane. Cette tradition musicale funéraire, héritée des influences africaines des premiers esclaves, vise à rendre hommage à la personne décédée en jouant des airs solennels de musique puis des compositions plus festives.

Les musiciens de la fanfare funèbre, du jazz funeral, ont pour habitude d’accompagner le défunt depuis sa maison ou depuis la maison funéraire ou l’église au rythme de musiques sombres au tempo lent. Ces airs solennels sont alors joués tout au long du parcours jusqu’à la mise en terre et la fin de l’inhumation au cimetière.

Ensuite l’orchestre Jazz Funeral, la fanfare funéraire entame petit à petit des musiques de plus en plus rythmées jusqu’à ce qu’elles deviennent festives. À ce moment-là, les rythmes s’accélèrent comme pour marquer la fin de l’enterrement et célébrer le début des « réjouissances », l’hommage festif au défunt.

Ensuite, l’orchestre s’anime, les badauds et d’autres musiciens se joignent au cortège pour faire enfler les rangs du défilé. C’est ce que l’on appelle la « second line », la deuxième ligne qui s’ébroue comme dans un carnaval et parmi laquelle les gens commencent à danser sur des airs festifs et joyeux.

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