Pourquoi les rites funéraires musulmans exigent une attente de 40 jours

Histoire et origine du rite

L'Islam considère la mort comme un passage de la vie à la mort. Les rites funéraires musulmans se composent en général de prières, de deuil et de l’inhumation du corps du défunt.

Bien qu'ils diffèrent légèrement selon les régions et les cultures, leurs buts sont similaires : offrir des hommages à un être cher, tout en permettant aux familles et aux proches de faire leur deuil et de trouver le réconfort spirituel.

Les traditions funéraires musulmanes sont anciennes et remontent à plusieurs millénaires. Elles proviennent du Coran, du Hadith (enseignements de Mahomet) et des préceptes anciens retranscrits.

Ces coutumes religieuses sont détaillées dans divers versets coraniques sur la mort, mais ils ne précisent pas spécifiquement qu'il faut attendre 40 jours pour enterrer un défunt.

Origines et signification du rite dans l'Islam

Le rite funéraire musulman est basé sur la croyance que Dieu (Allah) doit donner une chance au défunt avant son jugement final. Selon certaines interprétations, ce laps de temps sert à purifier le corps et l'âme du défunt afin qu'il puisse recevoir sa place éternelle au paradis.

Dans certains pays islamiques, cette période est aussi appelée « lune des veuves » car elle donne aux femmes en deuil le temps nécessaire pour pleurer leur perte.

Dans beaucoup de pays musulmans, il est important que les membres d'une communauté participent activement au rituel funéraire d'un défunt pour montrer leur respect.

Pratiques et rituels associés

Pratiques et rituels associés à la période de 40 jours après la mort

Voici le calendrier qui détaille les rituels traditionnels pratiqués dans la religion musulmane pendant la période des 40 jours qui suivent un décès:

• Jour 1 : le premier jour est consacré à la toilette du défunt, qui est ensuite posé dans un linceul, puis enterré.

Dans les pays musulmans, le corps du défunt doit être inhumé dès le 1er jour, et avant le coucher du soleil. La crémation est quant à elle interdite. Si le décès a lieu en France, ce délai est rallongé à cause des formalités administratives incompressibles, et le défunt est forcément placé dans un cercueil, puis inhumé soit au carré des musulmans (espace réservé dans un cimetière), soit dans un cimetière dédié.

• Jour 2 : visite du cimetière
• Jour 3 : célébration de la fête de la séparation
• Jour 4 : repos
• Jours 5, 6 et 7 : la famille reçoit les condoléances
• Jours 8 à 15 : sont consacrés, toujours aux condoléances, mais aussi à une période d’offrandes
• Jours 16 à 39 : la famille se repose et fait son deuil
• Jour 40 : Célébration des funérailles. Ce jour est célébré en invitant le soir les membres de la famille et les voisins.

Pendant ces 40 jours, des prières quotidiennes sont organisées pour le défunt et sa famille. Ces prières comprennent généralement la lecture des Sourates Ya-sin et Wahshah, qui offrent aux participants consolation et réconfort.

Selon la tradition, il n’y a que les hommes qui assistent à l’enterrement. Les femmes et les enfants y sont autorisés le lendemain.

Comment les familles et les proches vivent cette période

La période de deuil est une épreuve difficile pour les familles et les amis du défunt. Les parents du défunt portent souvent le voile durant toute cette période et peuvent être accompagnés par des femmes de la famille ou des amies qui veillent et apportent du soutien moral.

Quels sont les interdits dans la religion musulmane ?

Nous l’avons cité plus haut, mais la crémation est interdite dans la religion musulmane. Brûler le corps du défunt n’est pas permis, car il empêche le cheminement du corps et de l’esprit, et le rite du passage.

Les femmes et les enfants ne sont pas autorisés à assister à l’inhumation du corps. Seuls les hommes y sont présents, ceci pour empêcher les pleurs.

Enfin, les dons d’organes et la thanatopraxie sont également interdits. Elle serait de toute façon inutile puisque le corps du défunt fait l’objet de soins de purification, et est ensuite rapidement inhumé.

Signification et importance du rite

Les bienfaits spirituels et psychologiques du rite

Le rite permet aux proches et à la communauté de trouver puissance, courage et sagesse pour accepter la perte de leur bien aimé.e. Il aide aussi à obtenir une paix intérieure, le temps permettant d'appréhender la mortalité et la destinée face à Dieu.

Pour beaucoup, c'est un moment important pour faire face à la douleur liée à la mort, mais aussi pour trouver la consolation dans les versets coraniques qui rappellent que la mort est inéluctable.

Comment le rite aide à la guérison et à l'acceptation

Avec le temps, les sentiments tristes peuvent se transformer petit à petit en souvenirs heureux liés au défunt que la famille conserve précieusement toute sa vie : souvenirs qu'on regarde avec tendresse afin de conserver son souvenir intact.

Aussi, pour trouver le soutien des proches parfois éloignés, la famille peut créer un espace d'hommage en ligne dédié au défunt. Celui-ci permet à tous ceux qui ont connu le défunt d'exprimer sa sympathie, de témoigner de son soutien et partager ses plus beaux souvenirs vécus avec le défunt.

La signification et l'importance du rite pour les familles et les proches

Enfin, cette période de deuil permet aux familles et amis du défunt de se rassembler pour offrir leurs condoléances. C’est un moment important qui peut contribuer à faire émerger des sentiments profonds et réconfortants chez ceux qui sont affectés par la perte.

Le rite funéraire musulman est chargé de spiritualité et de signification. Pour la famille et les proches du défunt, observer ce rite est une façon de donner un hommage solennel à celui ou celle qu'ils ont aimé tout en trouvant de la consolation et du réconfort spirituel.